Les preuves du génocide de Gaza commis par Israël s’accumulent et se précisent mais la Cour pénale internationale brille par son immobilisme

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, Israël a tué plus de trente-trois milles sept cent quatre-vingt-dix-sept d’innocents civils dont plus de dix mille femmes et quatorze mille cinq cent enfants et plus de soixante-quatorze milles blessés sans compter les disparus sous les décombres des bombardements d’immeubles d’habitations qui sont estimés à sept milles enfants et adultes selon le docteur Ashraf Al Kidra responsable médical dans la bande de Gaza. Selon Israël, les combattants du Hamas sont responsables de mille deux cent morts et deux cent quarante-six otages.

 

Israël s’est attaqué à cent cinquante-cinq structures médicales dont la majorité est devenu impuissante et incapable de fournir des soins aux blessés. Le modus operandi ou mode opératoire de l’armée israélienne est le même, elle commence par déclarer que les hôpitaux et les structures de santés abritent des combattants du Hamas et légitime leurs attaques puisque tout hôpital qui abrite des combattants ne bénéficie plus de la protection selon le droit humanitaire international. Ainsi, l’Hôpital Chifaa a été attaqué à deux reprises sous prétexte qu’il abrite des combattants du Hamas sans apporter la moindre preuve pour appuyer leur accusation. Récemment, après le retrait de l’armée israélienne de cet hôpital, un charnier constitué de plusieurs corps a été découvert au sein de sa cour. Des meurtres de masse et des exécutions sommaires de civils ont été recensées. Il s’agit de personnes en sous vêtement avec des bandages de blessure montrant clairement qu’on a à faire à des civils qui ont été enterrés par l’armée israélienne. D’après les médecins de l’hôpital Chifaa, il y aurait près de mille personnes (malades, blessés, personnels de santé) qui manque à l’appel et auraient été tués dont des médecins et jusqu’à maintenant plus d’une trentaine de corps ligotés et exécutés à bout portant d’après les examens préliminaires ont été trouvés enterrés dans la cour de l’hôpital. Le but inavoué de la destruction des structures de santé vise à empêcher tout civil blessé de se soigner ou de s’abriter et d’être sauvé pour faire grossir les statistiques du nombre de personnes de la population tuée. L’armée israélienne sait très bien que les combattants du Hamas utilisent et se déplacent dans le réseau de tunnels sous terrain qu’elle a creusé dans la bande de Gaza dont la longueur serait estimée à plus de sept cent kilomètres. 

Selon le docteur El Kidra, responsable de la santé à Gaza, l’armée israélienne a commis plus de trois milles quarante-cinq massacres en bombardant des immeubles d’habitation, des hôpitaux, des écoles et des mosquées ou des églises en utilisant l’artillerie, les avions ou la marine. La sélection des lieux cibles se ferait selon des logiciels utilisant l’intelligence artificielle connus sous le nom de Habsora, Lavender, Gospel et Fire Factory grâce à des drones israéliens dont le ciel de Gaza grouille[1]. Ces logiciels utilisent différents algorithmes pour prendre des décisions sur l’action à entreprendre avec des données enregistrées préalablement dans une base de données. Cependant, ces logiciels ne permettent pas d’identifier avec certitude les suspects ce qui conduit à détruire un immeuble qui hélas s’avère abriter des enfants et des femmes donc des personnes innocentes ce qui pose de grave problème de droits humains, lié à l’usage de l’intelligence artificielle dans des décisions aussi grave tel que la vie ou de la mort de personne sans avoir la certitude et la preuve de leur culpabilité. Ces logiciels sont de véritables « usines d’assassinat en masse » d’après d’anciens officiers du renseignements israéliens critiques de ce procédé[2]. L’armée israélienne se défend en déclarant que cette décision finale revient à un officier. Dès lors, on voit mal comment expliquer la destruction de soixante-dix pour cent (70%) des bâtiments (habitations, écoles, universités, mosquées et églises) dans la bande de Gaza ainsi que le nombre élevé d’ enfants et des femmes tuées. 

 

Les récentes tueries du personnel de l’organisation d’aide humanitaire “la cuisine centrale mondiale” (World central kitchen) et tant d’autres organisations d’aides humanitaires dont le CICR, UNRWA, UNICEF pour ne citer que ceux-là. Ce qui est surprenant, c’est que ces organisations ont obtenu des autorisations au préalable de l’armée israélienne et le parcours ainsi que les horaires de passage sont connus de l’administration israélienne et malgré cela ils sont bombardés en faisant des victimes, ce qui suggère que l’administration israélienne veut décourager les organisations d’aide humanitaires d’apporter l’aide à la population palestinienne et démontre clairement qu’Israël cible celle-ci pour l’affamer et vider la bande de Gaza de sa population. D’après Israël, le palestinien doit mourir par les armes à feu sans avoir le droit aux soins puisque les structures de santé sont hors d’usage et dans le cas où il échappe, il doit mourir affamé.

 

Si tous ces éléments ne sont pas convainquant qu’un génocide est en cours à Gaza, alors on peut se demander qu’est-ce qu’il faudrait pour la Cour de Justice international (CJI) pour le déclarer et de mettre fin à ce massacre mais surtout pour permettre à la Cour pénale internationale de poursuivre les personnes responsables dont le procureur M. Karim Khan paraît plus que jamais hésitant malgré les preuves irréfutables impliquant des responsables militaires israéliens. Le procureur Karim Khan a déclaré lors de son élection qu’il se focalise sur les crimes de guerre et qu’il ne ferait pas de politique mais chercherait des preuves pour condamner les coupables[3]. En 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et l’affaire du massacre de Butcha, le procureur Karim Khan s’est empressé de rassembler des preuves pour impliquer la Russie dans des crimes de guerre mais voilà qu’on assiste à des crimes de guerre qui se déroule à Gaza, sous nos yeux, qui ne laisse aucun doute sur leurs qualifications ou il suffit juste de se baisser pour ramasser les preuves et ceci depuis plus de six mois de guerre et M. Karim Khan brille par son absence sur le terrain de Gaza. Les deux poids et deux mesures de M. Karim Khan prennent tout leur sens et deviennent flagrants. En dehors des bonnes paroles, il suffit de comparer les moyens mis pour l’enquête en Ukraine et ceux mis à Gaza pour comprendre que M Karim Khan, manque de volonté de voir les coupables Israéliens traduit devant la Cour. Par ailleurs, il avait bougé pour le massacre de Butcha en Ukraine alors qu’à Gaza et il y a eu trois mille quarante-cinq massacres jusqu’à maintenant et ça continue et il n’a pas encore annoncé l’inculpation de responsable israélien qui tue et assassine des civils innocents parce qu’ ils essayent de récupérer des colis d’aide pour nourrir leurs familles. M Karim Khan s’est déplacé au poste frontière à Rafah et il a constaté avec ses propres yeux qui est responsable du blocage de l’entrée de l’aide humanitaire qui constitue une violation du droit humanitaire international. Et pourtant il n’a pas bougé pour que cette aide puisse rentrer et faire bénéficier les civils essentiellement constitués par des femmes et des enfants qu’Israël veut affamer avant de les achever. Le silence du procureur de la Cour pénale internationale est dérangeant pour ne pas le qualifier de complice puisqu’on ne l’a pas entendu depuis la fin octobre 2023 alors que les innocents palestiniens continuent de mourir sous les bombes de l’armée israélienne chaque jour par centaines.  

 

 


[1] the machine did it coldly: Israel used AI to identify 37 000 Hamas targets.

https://www.theguardian.com/world/2024/apr/03/israel-gaza-ai-database-hamas-airstrikes#:~:text=The%20Israeli%20military’s%20bombing%20campaign,sources%20involved%20in%20the%20war. 

[2] Comment l’armée israélienne utilise l’intelligence artificielle pour bombarder Gaza. 2 décembre 2023 https://www.liberation.fr/checknews/comment-larmee-israelienne-utilise-lintelligence-artificielle-pour-bombarder-gaza-20231202_EMALLXEUEJB7HFEZZPM7XXZBMQ/

[3]  Déclaration du Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan KC, depuis le Caire, sur la situation dans l’État de Palestine et en Israël. 29 octobre 2023

https://www.icc-cpi.int/fr/news/declaration-du-procureur-de-la-cpi-karim-aa-khan-kc-depuis-le-caire-sur-la-situation-dans

 

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