
Décidément les autorités algériennes ne reculent devant rien et poursuivent leur activité répressive contre les activistes pacifiques dont les poètes, les caricaturistes, les écrivains ou les chanteurs. Tous les militants prodémocratie sont visés par la répression pour les faire taire quel que soit le mode d’expression que ces personnes choisissent. Selon les autorités algériennes, les crayons et la parole sont devenus des armes dont elles ne peuvent tolérer leur usage et n’hésitent pas à poursuivre et jeter en prison quiconque ose les utiliser. Pour rappel, les poètes Mohamed Tadjadit et Hamoud Tchekrabi sont toujours poursuivis par l’injustice des autorités algériennes et le caricaturiste Ghilas Aïnouche a été condamné à dix ans de prison ferme par contumace sans compter la condamnation à trois ans ferme de Ali Belhot, l’écrivain et artiste ainsi que son éditeur pour une année ferme, juste pour avoir préfacé son livre écrit en amazigh par Ferhat Mehenni, le responsable du MAK considéré comme une organisation terroriste. Ainsi, Djamila Bentouis, 60 ans, mère de trois enfants, la franco-algérienne qui vit à Paris s’est rendue en Algérie pour assister aux funérailles de sa mère décédée récemment a été arrêtée à l’aéroport Houari Boumediene le 25 février 2024 et subit un interrogatoire de plusieurs heures par les services de sécurité avant d’être relâché en confisquant ses documents de voyage. Par la suite, le 3 mars 2024, elle a été convoquée par le procureur du tribunal de Dar Beida pour être entendue et le chef d’inculpation d’appartenance à une organisation terroriste sous l’ordonnance n° 21-08 du 8 juin 2021 du code pénal algérien plus communément connue sous l’article 87 bis et ses corollaires, l’atteinte à l’intégrité territoriale et l’incitation à des réunions non armé lui ont été signifiés avant d’être présenté devant le juge d’instruction qui a ordonné sa mise en détention à la prison de Koléa (wilaya de Tipaza) pour enquête. Malgré l’appel contre cette décision faite par son avocat, le tribunal a maintenu sa décision de l’emprisonner. Tout cela parce qu’elle a écrit une chanson qu’elle a chanté qui exprime son opinion et son désaccord sur la répression et l’emprisonnement injuste des activistes pacifiques. Cette décision judiciaire est une violation flagrante de son droit d’expression qui est garanti par les conventions internationales tel que le pacte international relatif aux droits politiques et civiles et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples que l’Algérie a signée et ratifiée. HAQQI se joint à toutes les autres voies pour condamner les violations du droit d’expression et demande la libération inconditionnelle et immédiate de madame Djamila Bentouis et rappelle aux autorités algériennes les engagements et leurs obligations qu’elles ont pris envers la communauté internationale.